SCH revient avec JVLIVS. Après avoir patienté comme des galériens tout ce temps, rentrons dans les rectums de France sans plus attendre!

Le rapper de Marseille SCH revient avec JVLIVS tel un phoenix après des événements personnels difficiles. La création d’un label (Maison Baron Rouge), la signature avec REC118. & des embrouilles de business… C’est dans ce contexte que se fait la genèse de cet album.

Malgré tout, le 19 a réussi à se centrer sur ce qui fait l’essence de son talent: la singularité de sa voix. Attention qui est flagrante sur les placements de voix. Mais aussi il n’hésite plus à chanter comme dans “Bénéfice” et tenir les notes à l’image de “J’t’en prie” ou même “Le Code”.

Pègre Marseillaise, luxe et cinéma

C’est un album parfaitement cohérent sur la thématique à savoir la tradition. Pour cause, SCH mêle très intelligemment son goût pour le cinéma & le rap, le grand banditisme, le luxe et surtout le récit, un peu plus personnel, de JULIEN.

Une tradition qui s’exprime sur un niveau artistique. En effet, le rappeur fait un album à l’image de ce qui s’est fait traditionnellement. Une voix en interlude comme ont pu le faire les anciens IAM, B2o ou même Hugo TSR de manière plus récente. Le rapport au cinéma se rapproche de TSR mais le S lui l’a concrétisée par un shortfilm.
En outre, la transmission reste le sujet pivot du projet, l’interrogation sur la paternité ascendante aussi bien que descendante. Le son “OTTO” en est d’ailleurs le symbole. Dans son amour du grand banditisme, il semble nostalgique d’un banditisme avec un code d’honneur, rempli de classe et de relations avec des politiques. Un monde dans lequel son personnage semble s’épanouir tiraillé cependant, par l’héritage de son père et la réalité du présent. Des coups de putes, des traîtres et tutti quanti…

Les couilles et la voix grasse du père, on rentre, on cherche le fric, pas la Wi-Fi

De plus, niveau prod’, le son mêle bien la musicalité du piano (et même les keys en général), la guitare et le son synthétique contemporain. Une fois de plus, modernité et tradition payent cash. Une sonorité évidemment méditerranéenne: le soleil éclaire les prods avec la voix roque et mélancolique du rappeur. Un seul feat. “Prêt a partir” avec Ninho, cohérent tant dans leurs univers respectifs que dans le fait que ce sont deux jeunes loups de la relève.

Tu m’verras plus qu’en stard-co et en poster
J’suis pas dans leurs délires de All-Star, j’suis moi et ma paire

Enfin à l’image d’un maison de spiritueux, d’horlogerie ou d’haute couture centenaire, le S met en place son héritage dans le rap game. Héritage qu’il semble vouloir construire avec Katrina Squad. Ce qui domine c’est l’envie de graver dans la roche SCH, JVLIVS est l’album témoin de ce tournant.

‘ Pas le temps pour les regrets, les erreurs n’appartiennent qu’à nous-mêmes
Né pour amener ma part de progrès’